La Passe-miroir, T2: Les Disparus du Clairdelune
« Passer les miroirs, ça demande de s'affronter soi-même. »
Titre: La Passe-miroir, T2: Les Disparus du Clairdelune
Auteur: Christelle Dabos
Pages: 550 Parution: Gallimard Jeunesse - Octobre 2015
CHRONIQUE DU T1
Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.
Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.
Il s'agit du livre gagnant au concours organisé par Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama pour l'écriture jeunesse en 2013.
Le premier tome de cette saga a été mon coup de cœur ultime en 2015 et c'est en l'achevant que j'ai compris ce que ça signifie d'avoir un livre préféré. Je l'ai lu et relu et relu, et je suis certaine que je vais le relire encore une centaine de fois, et à chaque fois je trouverai le même plaisir, et même découvrir des détails qui m'auraient échappé. Ce que je veux vous faire comprendre c'est que, si Les Fiancés de l'Hiver était un coup de cœur magistral, sa suite, Les Disparus du Clairdelune le surpasse sur bien de niveaux!
Ce livre est une suite directe du précédant, et la faim sur laquelle m'a laissée l'auteure se retrouve plus que satisfaite. Je dois avouer qu'au démarrage, il se passait, au cours d'une centaine de pages, des choses complètement illogiques, qui ont ralenti le début, et je me surprenais en train de me demander si cette tournure me plaira ou si elle sera à la hauteur du premier tome.
Après, le récit accélère et l'imaginaire de l'auteure m'étonne davantage avec chaque chapitre. Les éléments qui ont fait du premier tome un excellent livre sont non seulement présents dans ce tome-ci mais en une meilleure qualité:
Après, le récit accélère et l'imaginaire de l'auteure m'étonne davantage avec chaque chapitre. Les éléments qui ont fait du premier tome un excellent livre sont non seulement présents dans ce tome-ci mais en une meilleure qualité:
- Une intrigue complexe, palpitante, une histoire tourne-page et beaucoup plus captivante: des complots ici- des énigmes là- des mystères en veux-tu en voilà- des disparus toutes les cinquante pages- des catastrophes surgissant au derniers moments: après tous les efforts fournis pour résoudre un problème, en voilà un autre! Avec un univers aussi dense, le lecteur est obligé de garder les yeux grands ouverts de peur qu'un détail majeur lui échappe, ça m'a coupé le souffle, ça m'a volé le sommeil, mais c'est bien mérité!
- Des personnages très attachants et évoluent brillamment au cours de la lecture: Ophélie qui sort du nid familial et la douce vie pour affronter les ennemis pour défendre ses principes, ses projets et ses bien-aimés, et qui petit à petit finit par comprendre les vrais enjeux de sa vie avec Thorn sur le Pôle. Ce dernier, d'habitude brut et indélicat, calculateur, égoïste, sans manières et dépourvus de sentiments, est enfin compris; par le lecteur ainsi que par les personnages du roman; sa brutalité s'atténue, on suit progressivement et lentement son conflit interne qui amènerait à l'émouvoir et l'attendrir. La multitude et la diversité des personnages aussi impressionnants les uns que les autres a fait ce monde une délicieuse galerie de caractères très variés.
- Une originalité surprenante puisqu'on ne cesse de nous faire découvrir cette Arche, le Pôle, dans toute ses formes: d'un côté, la cour sophistiquée, pleine d'activités, la vie des aristocrate, d'autre côté sous-sols malodorants, réservés aux ouvriers et leurs corvées destinées à nourrir et satisfaire les nobles, sans oublier un coin de pureté et de beauté naturelle à l'abri des complots des politiciens.
Je ne veux pas trop m'approfondir sur le niveau des personnages car je risque de vous spoiler un peu, mais ma foi, tous deviennent très proches du cœur: Berenilde qui s'adoucit en attendant son bébé, la tante Roseline qui, elle aussi, s'accoutume à la cour et devient plus mature et plus forte, bien que toujours hilarante; Archibald dont je suis devenue complètement amoureuse *raaahh* et le personnage de Farouk, l'Esprit du Pôle qui est très drôle avec son amnésie, il me rappelle parfois Dionysos de la série Percy Jackson. Je ne vous parle pas de l'histoire romancée qui subit des chocs de temps en temps!
Ce qui s'ajoute ici, pour faire de ce bouquin un bijou inestimable, en plus de l'écriture passionnante et de l'intrigue surprenante, c'est la philosophie existentielle. On a beau savoir que le monde est Déchiré dans le premier tome, que l'Humanité occupe désormais des Arches flottantes, contrôlées par des Esprits de famille immortels, ce n'est que dans celui-ci que nous comprenons le cœur de cette histoire: Ce n'est pas pour rien qu'Ophélie est envoyée à l'autre bout du monde, ce n'est pas juste pour épouser un inconnu qui ne veut d'elle que son facteur de liseuse.
Ce qui s'ajoute ici, pour faire de ce bouquin un bijou inestimable, en plus de l'écriture passionnante et de l'intrigue surprenante, c'est la philosophie existentielle. On a beau savoir que le monde est Déchiré dans le premier tome, que l'Humanité occupe désormais des Arches flottantes, contrôlées par des Esprits de famille immortels, ce n'est que dans celui-ci que nous comprenons le cœur de cette histoire: Ce n'est pas pour rien qu'Ophélie est envoyée à l'autre bout du monde, ce n'est pas juste pour épouser un inconnu qui ne veut d'elle que son facteur de liseuse.
C'est beaucoup beaucoup plus grand que ça, et on s'en rend compte au cours des premiers chapitres, vraiment. Et non seulement qu'on se retrouve, à la fin, face à des questions sans réponses du genre: Pourquoi le monde est déchiré? Que sont véritablement ces Esprits de famille? Quel est le véritable rôle d'Ophélie dans tout ça? etc. etc. mais on trouve également des moralités. J'y ai trouvé un message purement spirituel, se frayant directement à l'âme. Mes lecteurs, vous n'avez pas idée sur la beauté que vous ratez en ratant cette lecture.
Je n'ai jamais été envahie de tant d'émotions en une seule lecture: on rit, on fronce les sourcils, on pleurniche, on frissonne, on s'arrête net au beau milieu d'une révélation, on a surtout mal aux bras qui tiennent ce lourd pavé... c'est d'ailleurs l'unique reproche que j'ai pour ce livre.
Bref, si je ne m'arrête pas là, ma chronique risque de prendre plusieurs mètres.
Bref, si je ne m'arrête pas là, ma chronique risque de prendre plusieurs mètres.
La Passe-miroir, un univers qui ne cesse de se développer, avec une merveilleuse créativité et ouverture d'esprit, et une agréable plume riche de vocabulaire descriptif virtuose et délicieux.
Pour finir, cette série est une perle! Une saga époustouflante que je vous conseille de découvrir d'urgence!
» Pour vous faire envie:
« Tu sautes des repas, tu découches toute une nuit,
tu te fais agresser et tu t’étonnes après de tourner de l’œil ?
C’est une armée entière de marraines qu’il te faut, gamine. »
« Quand je vous ai dit que vous aviez
une prédisposition surnaturelle aux catastrophes,
ce n'était pas une invitation à me donner raison. »
« Si Ophélie avait retenu une chose dans la vie,
c'était que les erreurs étaient indispensables pour se construire. »
La cour! [...] Un bien joli mot pour désigner
une grotesque scène de théâtre où les coups de poignard
se distribuent dans les coulisses. »
tu te fais agresser et tu t’étonnes après de tourner de l’œil ?
C’est une armée entière de marraines qu’il te faut, gamine. »
« Quand je vous ai dit que vous aviez
une prédisposition surnaturelle aux catastrophes,
ce n'était pas une invitation à me donner raison. »
« Si Ophélie avait retenu une chose dans la vie,
c'était que les erreurs étaient indispensables pour se construire. »
La cour! [...] Un bien joli mot pour désigner
une grotesque scène de théâtre où les coups de poignard
se distribuent dans les coulisses. »
» Bref: IMMENSE COUP DE CŒUR ! J'ai hâte de découvrir une autre Arche dans le T3, dont l'attente me sera pénible... Je ne sais plus que faire de ma vie, ça annonce un grand book-hangover...
» Ma note: 20/20 ❤
» Ce qu'en disent les autres:
Que l'écharpe soit avec vous!
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